Pépite sportive à Plan d’Orgon

Dessiné par l’architecte Christophe Gulizzi, le nouveau complexe sportif Jean Sidoine mêle poésie des formes et facilité d’utilisation pour les sportifs.

« Handball, karaté... les clubs de la commune allaient ailleurs, faute d’équipement. D’où ce projet de salle de sport », explique Jean-Philippe Di Vanno, directeur des services techniques de Plan d’Orgon (2 800 habitants, Bouches-du-Rhône), bourgade provençale située à proximité de Cavaillon. Le rêve est aujourd’hui réalité et entièrement été équipé de menuiseries Profils Systèmes, fabriquées et posées par SAM ALU, Menuisier Certifié des Bouches-du- Rhône. Dessiné par l’architecte Christophe Gulizzi, le nouveau complexe sportif Jean Sidoine mêle poésie des formes et facilité d’utilisation pour les sportifs. Le bâtiment se distingue par son ruban de béton brut blanc, percé de motifs floraux.

Flore et mantilles

« Le béton blanc constitue un hommage à la minéralité et rappelle les façades enduites à la chaux », rappelle Christophe Gulizzi. Les ouvertures en façade font écho aux entrelacs végétaux évoquent la flore et les mantilles (voiles légers) des femmes de Provence, portées lors des après- midis où est célébré Lou Biou, taureau de Camargue.

Les motifs floraux sont l’œuvre de l’entreprise de gros- œuvre Gagneraud (Vitrolles). « Le béton brut n’est pas une matière simple à mettre en place, précise Jean-Philippe Di Vanno. Il a dû être coulé sur place. L’entreprise a été impressionnante de technicité pour réaliser ce concept, en répondant aux attentes de la maîtrise d’œuvre et de la maîtrise d’ouvrage. » Confirmation de Christophe Gulizzi : «Ce type de percement n’est jamais gagné d’avance. Un coffrage spécifique unique, en polystyrène, a été réalisé pour y parvenir, après beaucoup d’échanges avec l’entreprise, et des essais sur prototypes. Il a fallu travailler la fluidité et la texture du béton. C’est cette recherche-là qui est intéressante. » Avec, parfois des déconvenues (vite réparées) : « J’ai fait abattre un mur de 20 mètres de long car la qualité du béton n’était pas satisfaisante ! »

Derrière les percements, prennent place des dispositifs de produits verriers. Christophe Gulizzi a voulu un équipement « où l’impact visuel de l’aluminium est volontairement minimisé. C’est le couple béton-verre qui crée cette structure. »

Deux entités imbriquées

Composé de deux entités imbriquées, le complexe sportif accueille une salle de danse, un dojo, une salle de musculation et un gymnase. La première se développe en périphérie et compose la façade urbaine à 4,5 mètres de hauteur, qui se rapproche des gabarits de l’habitat individuel et de l’échelle du piéton. La seconde abritant le gymnase, salle d’évolution de 1146 m2, s’élève au-dessus de ce bandeau et culmine à 8,3 mètres. Le projet tisse ainsi le lien entre équipements publics, bastides rurales et lotissements néo-provençal à tendance provençale.

Si la première perception est celle d’une masse minérale, il s’opère un glissement avec le changement d’échelle. Lorsque l’on s’approche et que l’on est accueilli par le parvis et le mouvement de la végétation encadrant le bâtiment, on se rend compte que la massivité s’altère.

La matière brute, l’expression tellurique disparaît pour laisser passage aux corps, dans des brèches comme formées par l’érosion. C’est une architecture minérale circonstancielle, influencée par son contexte, aussi bien physique que culturel.

Architecte : Christophe Gulizzi

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Plan d’Orgon (13)

Surface de plancher : 2 350 m2

Investissement : 3,8 M€

Financeurs : Conseil Général Des Bouches-Du-Rhône, Commune de Plan-d’Orgon et Ministère des Sports

Entreprises : SAM ALU (Istres), Profils Systèmes (Baillargues) et Gagneraud (gros-oeuvre)

Photos : Lisa Ricciotti